Planter en octobre peut sembler contre-intuitif pour bien des jardiniers. Pourtant, ce simple changement de calendrier a doublé ma récolte de cassis en une seule saison. Pourquoi ? Parce qu’automne rime avec conditions idéales pour un enracinement puissant. Voici comment ce petit ajustement dans mes habitudes a tout changé.
Octobre : le mois secret d’une reprise explosive
En automne, la terre reste encore tiède des chaleurs estivales. L’humidité revient naturellement avec les pluies, et les températures sont plus douces. Contrairement au printemps, les plantes ne sont pas pressées par la montée de la chaleur.
Résultat ? Le cassissier, quand on le plante en octobre, peut concentrer toute son énergie sur son enracinement. Il prend racine en profondeur, tranquillement, sans stress hydrique. Au printemps, il est déjà prêt à pousser dès les premiers rayons du soleil. Tandis qu’un plant mis en terre en mars ou avril se bat pour survivre, celui d’octobre explose de vigueur.
Les erreurs à éviter pour ne pas tout gâcher
Beaucoup pensent que le bon moment pour planter, c’est quand les journées rallongent. C’est trompeur. Le sol reste froid en début de printemps, et les jeunes plants rencontrent aussitôt la sécheresse de juin.
Autre piège fréquent : négliger la préparation du sol. Un cassissier a besoin d’une terre riche, drainée et légère. S’il s’installe dans une terre trop compacte, il peinera à s’implanter, ce qui compromettra les récoltes pendant plusieurs années.
Les étapes clés pour une plantation réussie en automne
Voici la méthode que j’ai suivie, pas à pas :
- Travailler le sol sur 30 à 40 cm de profondeur en y incorporant du compost mûr ou du fumier ancien.
- Ajouter un seau de sable grossier si la terre est argileuse, pour améliorer le drainage.
- Faire tremper les racines du plant quelques minutes avant la plantation.
- Placer le plant en respectant le niveau du collet (la jonction tige-racines doit affleurer le sol).
- Tasser légèrement la terre puis arroser copieusement, même si le sol semble humide.
- Pailler généreusement pour maintenir la fraîcheur et limiter la pousse des herbes indésirables.
Et en cas d’automne sec ? Un ou deux arrosages complémentaires suffisent à garantir une bonne reprise.
Les premiers résultats dès le printemps
Dès le mois de mars, j’ai vu une différence frappante : les pousses étaient plus longues, plus fermes, et le feuillage plus dense. À la fin mai, j’avais déjà des grappes de cassis prêtes à récolter. Là où mes anciens plants de printemps en étaient encore à fleurir, mon cassissier d’octobre offrait ses premiers fruits.
Et la qualité était au rendez-vous : des baies plus sucrées, plus juteuses. Comme nourries en profondeur pendant l’hiver.
Quelles variétés plantées pour un succès assuré ?
Vous voulez mettre toutes les chances de votre côté ? Voici les variétés que je vous recommande pour une plantation en octobre :
- ‘Noir de Bourgogne’ : très parfumé, idéal pour les confitures.
- ‘Andega’ : résistant et parfaitement adapté aux régions tempérées.
- ‘Titania’ : parfait en bac ou petit jardin, rustique et peu sujet aux maladies.
Peu importe la variété, le plus important reste le bon moment : octobre.
Et après ? L’entretien minimal, pour un maximum de fruits
Durant l’hiver, je me suis contenté de vérifier le paillage, et d’ajouter un voile d’hivernage en cas de grosses gelées. Au printemps, un peu de compost au pied et un bon arrosage régulier ont suffi.
Rien de plus. Pas de traitements, pas d’engrais chimiques. Et pourtant, une récolte doublée. Juste parce que j’ai respecté le bon rythme de la plante.
Et vous, prêt(e) à transformer votre verger ?
Planter à l’automne, c’est offrir à vos arbustes une avance cachée. Ils s’installent en profondeur pendant que la nature dort. Au réveil du printemps, ils sont déjà prêts. De quoi gagner plusieurs semaines, voire une saison entière de production.
Alors, pourquoi ne pas tenter vous aussi l’expérience cet octobre ? Vos confitures du printemps prochain pourraient bien vous remercier.




