Chaque automne, vous remarquez peut-être plus de renards rôder autour de votre jardin. Instinctivement, vous pensez à vos poules. Sont-elles en danger ? En réalité, c’est souvent un détail bien moins visible, mais tout aussi important, qui attire ces curieux visiteurs à quatre pattes… et il est probablement déjà présent chez vous.
Un automne riche… en tentations pour le renard
Le renard roux (Vulpes vulpes) est l’un des carnivores les plus communs en France. Il vit aussi bien en zone rurale que proche des villes. En campagne, il y a en général entre 0,5 et 1,5 renard par km². En banlieue, cela peut monter à 10 renards par km², là où la nourriture est plus facile à trouver.
L’automne est une période clé pour lui. Avec l’abondance de rongeurs comme les campagnols et mulots, les fruits tombés au sol et la végétation en décomposition, il n’a pas besoin d’aller bien loin pour manger.
Non, ce ne sont pas vos poules qui l’attirent d’abord
Contrairement aux idées reçues, le renard ne vise pas d’abord vos volailles. C’est un omnivore opportuniste. Il mange ce qui se présente à lui, selon la saison et la disponibilité. Son besoin journalier est de 380 à 490 grammes de nourriture.
Les études réalisées, par exemple en Franche-Comté, montrent que plus de 62 % de son régime alimentaire est composé de rongeurs. Pour lui, vos haies et pelouses hautes sont des terrains de chasse idéaux.
Mais ce qui le décide vraiment à rejoindre votre jardin, c’est l’odeur.
Le véritable appât : l’odeur de décomposition
À l’automne, les fruits fermentés, les restes de repas oubliés, les composts mal fermés et même une gamelle de croquettes oubliée sur la terrasse peuvent agir comme un véritable GPS olfactif.
Ce qui, pour vous, sent simplement le “sous-bois”, est pour lui un signal irrésistible. Ces odeurs l’attirent d’abord, bien avant qu’il n’ait connaissance de la présence éventuelle de poules.
Les cachettes parfaites dans votre propre jardin
Mais une fois attiré par la nourriture, ce sont les recoins oubliés ou peu fréquentés qui le convainquent de rester :
- Tas de bois ou de feuilles
- Cabanes d’enfant ou abris non utilisés
- Hautes herbes ou zones non entretenues
Ces endroits lui servent de cachette ou de poste d’observation pour chasser. Un renard peut consommer plusieurs milliers de rongeurs par an. Ce rôle de régulateur naturel est crucial pour limiter les dégâts sur les cultures et même les infestations de tiques, en réduisant la population des petits hôtes de ces parasites.
Comment limiter la venue des renards sans nuire à la biodiversité
Le renard n’est pas un ennemi, mais un voisin discret qui suit son instinct. Pour éviter des rencontres trop fréquentes, quelques gestes simples permettent de limiter son attrait :
- Ramasser régulièrement les fruits tombés
- Fermer sérieusement les composts et poubelles
- Ranger les gamelles d’animaux chaque soir
- Sécuriser les poulaillers avec grillages enterrés et verrous solides
- Nettoyer ou dégager les zones-refuges proches de la maison
Ces habitudes empêchent les renards de s’installer trop près, sans pour autant perturber leur rôle écologique essentiel.
Alors, faut-il vraiment craindre pour vos poules ?
Oui, mais pas seulement. Un renard ne sautera pas directement sur votre basse-cour s’il a plus simple ailleurs. Ce sont les odeurs et les restes alimentaires qui l’amènent jusqu’à vos clôtures. Vos volailles ne sont qu’une possible opportunité parmi d’autres.
Prendre soin de votre jardin, c’est donc aussi protéger vos animaux. Et permettre au renard de jouer son rôle dans l’équilibre de la nature, sans devenir un vis-à-vis trop envahissant.




